Progrès et Innovation

La révolution Scientifique (1650-1750) et les 2 phases de la Révolution Industrielle (~1850) avaient tissé un lien quasi parfait entre Innovation Technique et Progrès de l’individu et de la société.
Sans prendre beaucoup de risques on peut penser que ce lien a prévalu jusqu’à l’échéance de ce que l’on nomme les 30 Glorieuses.
Libérant l’Homme de contraintes matérielles, l’innovation technique, largement incarnée dans l’ingénieur, a donné la possibilité à une grande majorité de la population des pays occidentaux au moins, de s’instruire, de se former, de se spécialiser. Mais surtout et avant tout elle a forgé cette conviction profonde et fondatrice d’un lien social, que l’avenir de leurs enfants serait « meilleur » que celui qui avait été le leur.
De cette période se souviennent sans nostalgie tous ceux qui ont plus de 60 ans ; elle est aussi totalement étrangère à ceux qui en ont moins de 40.

Un fin observateur de la classe politique et de la société française faisait observer récemment que ce lien est largement distendu, pour ne pas dire rompu.

Pourtant jamais l’innovation technique n’a été aussi puissante tant dans ses résultats que dans ses potentialités. Comment imaginer aujourd’hui une société sans téléphone cellulaire, SMS, ordinateur, internet ou même GPS ? … et pourtant c’était la règle il n’y a pas plus de 20 ans.
D’aucuns prétendent d’ailleurs que toutes ces nouvelles technologies, pour utiliser le terme consacré, changent notre programmation mentale mais également physiologique et à observer la jeune génération on pourrait être tenté de le croire.
Au-delà, la science ouvre des perspectives inégalées.
Que ce soient les nanotechnologies, les biotechs, les récentes découvertes dans le domaine des hautes énergies ou plus avant encore l’apparente remise en cause de la causalité comme le montrent les travaux de l’ami Alain ASPECT, toutes constituent les fondements des avancées futures de l’innovation technique.

Pourtant si l’on se limite au monde occidental (y compris le Japon) qui représentait à la fin des 30 Glorieuses plus de 80% du Produit Mondial Brut et moins de 15% de la population du globe (respectivement un peu plus de 50% et 10% aujourd’hui) rares sont ceux qui se hasarderaient chez nous à dire que l’innovation technique est le facteur clé d’un avenir meilleur.
Chômage, nostalgie de la période de plein emploi, risques environnementaux, de pandémies et tant d’autres, sont les images qui viennent le plus souvent sur le devant de la scène lorsque l’on parle de futur.
Bien sûr tous ceux qui voyagent et travaillent en Asie, spécifiquement en Chine, en Inde ou en Asie du sud-est – un ensemble qui regroupe environ la moitié de la population mondiale – (re) découvrent ce lien Innovation – Développement – Progrès.
Notre domaine d’activité, l’automobile, en est d’ailleurs la parfaite illustration.

Alors comment contribuer, même modestement, pour notre SIA au rétablissement de ce lien rompu Innovation – Développement – Progrès ?
Comprenons d’abord que nous avons une double légitimité qui n’attribue aucun droit si ce ne sont des devoirs :

1. Celle de l’ingénieur qui est le référent technique ; le lien entre science et application ;
   
2. Celle du domaine d’activité qui est le nôtre : l’automobile, qui directement et indirectement emploie 10% de la population mondiale active et structure la plupart des domaines en amont.

Comment ? En s’engageant.
Et j’aime à rappeler cette phrase de Napoléon « s’engager puis voir ».

Cette philosophie, dans un contexte différent bien sûr, les Constructeurs Automobiles Français PSA et Renault et quelques grands équipementiers ont décidé de l’appliquer pour donner un nouveau souffle à la SIA.
Qu’ils soient tous remerciés avec une mention particulière pour Gilles LE BORGNE et Gaspar GASCON-ABELLAN.
Cette philosophie, vos membres du bureau s’y astreignent au travers de nos 5 Initiatives Stratégiques que pilotent Pierre GOSSET, Michel FAIVRE-DUBOZ, Jacques PINAULT qui a accepté la lourde charge de succéder à Jacques LACAMBRE, Guy MAUGIS et Philippe DOUBLET ainsi que l’équipe de management de la SIA qu’organise notre Directeur Général Daniel PFRIMMER.
Qu’ils soient également remerciés pour leur action dont les fondations ont été posées en 2014 et qui verront leur plein déploiement en 2015.

Au-delà nous avons besoin de l’engagement de chacun, ce que d’ailleurs certains d’entre vous faites sans compter, et ce dans 2 domaines :

1. La participation à nos congrès. J’ai pour ma part participé à 3 de nos 5 congrès en 2014. La qualité des présentations et des échanges est excellente et du plus haut niveau. Encouragez vos pairs, vos collaborateurs en particulier les jeunes ingénieurs à nous y rejoindre. Ils consolideront et actualiseront leur know-how et y bâtiront leur réseau.
2. Encourager l’adhésion à la SIA. Aujourd’hui, en France seuls 3% des Ingénieurs de l’automobile nous ont rejoints.
   Ce chiffre est de 30% chez nos amis allemands.
   Je forme le souhait, qu’en 2015, chacun d’entre nous convainque un collègue de nous rejoindre.
   Nous rejoindre pour agir et les domaines ne manquent pas depuis nos remarquables Sections Techniques jusqu’à nos Initiatives Stratégiques ; nous rejoindre pour s’informer de l’évolution de domaines qui ne sont pas ceux de sa propre expertise et enfin pour tisser les relations indispensables à l’efficacité dans un métier qui est largement coopératif.

En conclusion je veux remercier chacun de vous de sa fidélité et de son engagement qui, je l’espère, se poursuivront en 2015.

Je vous adresse à vous et à ceux qui vous sont proches tous mes vœux pour l’année nouvelle.

Congrès et Exposition « Nouvelles stratégies et méthodologies de simulation numérique pour les nouveaux besoins de l’industrie automobile »
18 et 19 mars 2015 – La Ferme du Manet, Montigny le Bretonneux

Présidents : Eric LANDEL (Renault) et Laurent DI VALENTIN (PSA Peugeot Citroën)

Le marché automobile est connu pour être très concurrentiel ce qui pousse les industriels à fortement innover aussi bien pour élargir l’offre produit que pour optimiser les coûts. Ces évolutions rapides et de grande ampleur ont nécessairement des conséquences sur les méthodes de l’ingénierie pour la conception et la fabrication. La simulation numérique qui est un des moyens les plus efficaces pour soutenir l’activité des ingénieries est impactée et elle doit s’adapter afin de répondre à ces nouveaux défis.

Quels sont ces nouveaux besoins de l’industrie automobile ?
Par quelle méthodologie de simulation numérique l’ingénierie pourra-t-elle faire face aux nouveaux enjeux suivants :
• Intégrer les nouveaux matériaux
• Développer de nouveaux systèmes commandés (hybride, ADAS)
• Réduire les coûts de développement

La simulation numérique est en situation d’adaptation sur la base de ses filières classiques ou innovantes. Le congrès sera l’occasion de faire le point sur les tendances et les nouveautés méthodologiques de la simulation numérique pour répondre aux nouveaux enjeux de l’industrie automobile.